Auteur Interprète, conteur, mélodiste, musicien, poète, il anime :

les bases de loisirs, les théâtres de verdure, les cabarets, les restaurants, les foyers ruraux, les bibliothèques, les terrains de camping, mais aussi les kiosques à musique .

interwieuvé sur "Radiomusicos", "Sweet f.m." et "France Inter"

La musique des mots est la plus belle des chansons ! Et tout comme disait Serge Gainsbourg, la chanson est un art mineur
!

Spécialiste des restaurants de cette contrée de Sarthe et du Pays Ligérien

COMMENT FAIRE LIRE LES ENFANTS : JE PEUX DONNER DES COURS JUSQUE DANS LES JARDINS !
C'est une affaire de bons sens et de grande prudence avec chacun des enfants !
C'est aussi une technique entre les lignes et la ponctuation !
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humour, philosophie, poésie et musiques improvisées au clavier à la guitare au jembé pour le plaisir des oreilles !
















mercredi 4 février 2009

Pour cueillir une etoile


Lorsque l'ombre régnait sur les rives du monde
Enveloppant de nuit l'abîme sidéral
Bien avant que l'espace et le jour nous inonde
La fleur immaculée émergeait du causal.

L'océan du grand vide à l'unique nombril
Ecarta les replis de sa chair délicate
Faisant naître un soleil de pourpre sur le Nil
Et les cheveux d'Isis et le soupir d'Hécate!

Alors l'inondation de la source première
Submergea brusquement l'éternité des nuits
Du lotus en bouton jaillissait la lumière
Et le sable du temps dans le torrent s'enfuit.

Les pétales vibraient comme un essaim en feu
Pour s'ouvrir au désir du grand souffle de l'ange
De se baiser d'amour la fleur épousa Dieu
Faisant naître les arts, l'espace et le losange.

Ainsi brillent les fleurs sous un satin de voile
Petits points lumineux sous le ciel de l'été
Gigantesque brasier que forment les étoiles
Cette faucille d'or au goût d'éternité.

Ce secret où l'aurore est un pont vers le ciel
Et le compas en fleur de la porte des temples
L'offrande d'un bouquet par le vent et le miel
Aux stellaires jardins que le regard contemple.

De ces lointains flocons le lotus fit semence
Corolle épanouie aux sept centres subtils
De l'axe vertébral au cerveau qui nous pense
Nous sommes les produits d'un battement de cil.

Nous possédons en nous le germe du divin
Mais le monde profane absorbe notre vie
Oubliant que l'amour est un chemin sans fin
Qui conduit les humains dans l'ultime alchimie.

Les fleurs de notre terre accompagnent nos routes
Floraison de couleur que vient goûter le jour
Elles ouvrent nos coeurs à l'enfance si courte
Nous faisant regretter l'éphémère séjour.

Tout passe et tout s'efface et l'horloge du temps
Absorbe chaque instant la forme et la matière
La mort perd son pouvoir au retour du printemps
La nature répond aux secrètes prières.

Car rien ne meurt vraiment sinon les apparences
De la tige flétrie aux graines sur le sol
Dans le tombeau boueux et le froid du silence
Vient germer le soleil au coeur d'un tournesol.

Il se dresse puissant sous le feu du matin
Recueillant le nectar du breuvage extatique
Car le jour et la nuit dans un nuptial festin
S'embrasent tendrement dans le fourneau cosmique.

La fleur est une coupe offerte à notre terre
Là se mêlent les eaux et le vent et le feu
Chaque grain de pollen effleure les fougères
Lorsque la bise chante au bord du Lotus Bleu.

L'étang devient miroir et nos rêves épars
Nous entraînent le soir à la cime des mondes
Je deviens libellule au sein des nénuphars
Et mon esprit s'envole emporté par leurs rondes.

La ronde de la vie et des brèves naissances
De ce bouquet floral que le jour vient cueillir
Nous cherchons dans le ciel un sens à l'existence
Alors qu'il nous suffit de voir l'amour jaillir.

De tremper nos deux mains sous l'onde des ruisseaux
Pour sentir le courant s'agiter sous les pierres
De tendre notre oreille à l'écho des roseaux
Lorsque viennent nager les nymphes de lumière.

De laisser notre coeur souffrir pour mieux comprendre
d'accepter les chagrins chrysanthème du temps
Pour savoir mieux donner pour savoir mieux entendre
Devenir jardinier de l'aube et des couchants.

Respirer le parfum vaporeux de l'oubli
Que répandent les fleurs qui décorent les tresses
Le porter comme un sceau avant d'être anobli
Par le baiser de miel d'une douce princesse.

Retenir un instant la course de la lune
Pour voir fleurir les cieux sous les larmes d'argent
Accompagner leurs vols sous le manteau des dunes
Et voir naître la rose aux coquilles de vent

Partager le nectar des gourmands papillons
Que dispute parfois l'abeille qui butine
Vivre en un seul matin le cycle des saisons
Lorsque perle la pluie au creux de l'étamine.

S'évaporer enfin dans une ultime osmose
Vers l'esprit du grand tout qui gère l'Univers
Pour renaître à nouveau dans un bouton de rose
Pour faire de ce songe une offrande à la chair.

Je n'aurai pas l'épée écarlate du Cid
Ni l'habit triomphant de l'Empereur du monde
Je taillerai le marbre et le corps de David
Faisant naître du roc la matière féconde.

Je ferai de tes yeux un joyaux pour l'artiste
Et la toile de lin l'autel de ta couleur
De ton pourpre velours l'espérance subsiste
Comme un feu dans la nuit comme un feu dans le coeur.

Souvenir et parfum de l'éternel été
Perfection achevée éclatante et sans voile
Qui fait pleurer la terre en quête de beauté
Lorsque s'ouvre le ciel au milieu des étoiles.

De la rose de Dante épousant Béatrice
Au chanoine Galli qui vient hanter ces lieux
L'enfant vient te porter jusqu'au pied de l'actrice
Comme un don de la foule au talent et à Dieu.

A la lueur du jour le grand Roi Salomon
Fut longtemps enivré de sa sage mystique
Respirant le parfum des roses de Saron
La liqueur de l'amour et les vers d'un cantique.

La rose est un éclat des cheveux d'Aphrodite
Que caresse le vent au bord de nos jardins
Une larme de sang qui bientôt ressuscite
Lorsque meurt sur la croix le souffle du Divin.

Faisant naître en son centre un grand coeur rayonnant
Cinq pétales de feu sous la clarté céleste
Qui blanchirent la nuit d'éclairs et grondements
Lorsque un phare s'éteint sous la houle funeste.

Je porterai la rose au fourneau du grand oeuvre
Pour transmuter la pierre et le vil du métal
Et du baton de feu qu'enlace deux couleuvres
J'ouvrirai la coquille aux gemmes de cristal.

Car la chair qui se meurt va rejoindre les cieux
Et l'homme qui perçoit le mystère des roses
Peut sentir dans son coeur l'étincelle de Dieu
Qui brille sous la peau des humains et des choses.

Il devient le versant d'horizon sans limite
Une vallée offerte à l'esclave accablé
Un repos pour le frère affamé et sans gîte
Qui cherche un peu d'amour de chaleur et de blé.

Il conçoit l'infini comme un cercle sans fin
Son regard s'aventure au delà des mystères
Il accueille le jour sans penser à demain
Faisant naître des ponts par le ciel et la terre.

De l'humble bâtisseur des rosaces gothiques
Aux soupirs du poète imprégné par l'amour
De la blanche tunique aux grandes basiliques
La rose est le soleil des amants de velours.

Du pinceau de l'artiste imprégné de couleur
Aux rayons blanchissant le sillon des poitrines
On s'offre sans un mot à travers une fleur
Pour goûter sur ta bouche un parfum de praline.

Je boirai sur ta lèvre une perle de pluie
Comme un matin frileux réveillant notre peau
La chaleur de tes bras me rappellent à la vie
Car je suis par ton nom l'Osiris du tombeau.

Je cueillerai ton jour, je cueillerai ta nuit
Et sous les astres d'or qui poursuivent leur course
Sous le regard vitreux de la lune qui luit
Je serai ton lys blanc au milieu de la mousse.

J'épouserai le ciel, j'épouserai la terre
Pour faire de l'amour un mystique jardin
Par ce rêve un peu fou, je proscrirai la guerre
Pour cueillir avec vous la douceur du jasmin.

Devenez pour un soir papillon de nos prés
Retrouvez la douceur des jours de votre enfance
Portez votre regard au-delà des cyprès
Car la vie est un fruit qui brûle l'existence.

Le couple est une fleur épousant les étoiles
Il devient immortel en regardant les cieux
Qui laisse discerner à travers ce grand voile
Un immense bouquet sur la fresque des Dieux.

                               André Cassèse

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